Une œuvre chorale grandiose pour clôturer le bicentenaire Franck
Les jeudi 8 (à Bruxelles) et samedi 10 décembre (à Liège), pour clore le bicentenaire Franck en beauté, l’OPRL et Gergely Madaras reprennent son oratorio pour huit solistes, chœur et orchestre Les Béatitudes, l’œuvre préférée du compositeur.
Grandiose épopée mystique qui occupa César Franck durant une dizaine d’années, dès 1868, Les Béatitudes sont perçues dès leur création comme l’une des trois pièces capitales de l’art musical avec la Messe en si de Bach et le Parsifal de Wagner… Franck y exprime ses convictions religieuses les plus profondes, basées sur les huit Béatitudes de l’Évangile selon saint Matthieu, huit paroles prononcées par le Christ dans son Sermon sur la montagne pour décrire la supériorité du bonheur céleste sur les joies terrestres. Franck fait précéder chaque aphorisme d’un long développement en vers rédigé par Joséphine-Blanche Colomb, jeune femme de lettres qui ambitionne de percer comme écrivaine (elle sera l’une des autrices phare de la maison Hachette grâce à ses contes et romans pour enfants).
Franck et Mme Colomb conçoivent chaque Béatitude comme un diptyque : à la voix de Satan (ou d’un chœur terrestre) qui dépeint les maux et les vices du monde répond la promesse de rédemption formulée par le Christ (ou par un chœur céleste). Précédées d’un Prologue, ces huit Béatitudes sont extrêmement théâtrales, chacune jouit d’une couleur propre, Franck s’y fait prédicateur à grand renfort d’images, inspirées tant par le langage symphonique de Liszt que par les opéras de Meyerbeer.
L’œuvre fut créée à Dijon, après la mort de Franck, en 1891. Elle connut un succès considérable à Liège durant la première moitié du XXe siècle. Le directeur des concerts du Conservatoire, Fernand Quinet, la programma souvent pendant la Deuxième Guerre mondiale pour éviter la mobilisation à nombre de musiciens, en raison du nombre conséquent d’instrumentistes et de chanteurs sur scène. Sa notoriété fut telle qu’elle inspira aussi la peinture murale réalisée en 1952-1954 par Edgar Scauflaire sur la scène de la Salle Philharmonique.
Proposées par l’OPRL le 8 décembre à Bruxelles, le 10 à Liège (le jour des 200 ans de Franck), Les Béatitudes sont l’occasion de convier à Liège huit chanteurs d’exception comme Anne-Catherine Gillet, Ève-Maud Hubeaux ou encore David Bižić, aux côtés de l’imposant Chœur National Hongrois. Un concert à suivre en direct radio (Musiq’3) et web (Medici.tv), en différé Mezzo TV et Mezzo Live HD, et repris en direct ou en différé par de nombreuses radios membres de l’Union Européenne de Radiodiffusion (UER).