[INTERVIEW] Nicolas Baldeyrou : « Ce programme satisfera aussi bien le grand public que les mélomanes les plus pointus !  »

Balderoy

Clarinettiste à l’Orchestre Philharmonique de Radio France, soliste et chambriste de renom international, Nicolas Baldeyrou est le premier « invité vedette » de la série Happy Hour, le mardi 29 octobre à 19h ! Ambassadeur de la célèbre manufacture Buffet Crampon, il remporte aussi un grand succès sur les réseaux sociaux par ses vidéos alliant talent, virtuosité, technique mais aussi humour.

Dans les vidéos que vous publiez sur YouTube et Instagram, vous vous démultipliez à l’écran en jouant vos propres arrangements d’œuvres phares, sur plusieurs clarinettes et même au cor ! Pourriez-vous retracer la naissance de cette activité et nous livrer vos « secrets de fabrication » ?

Tout cela a commencé pendant le confinement ! J’ai toujours arrangé toutes sortes de musiques pour toutes sortes de formations. Le confinement m’a permis d’enfin trouver le temps de perfectionner mes connaissances en termes de prise de son et de montage, puis de laisser libre cours à mon imagination en m’attaquant à des répertoires interdits pour un clarinettiste, comme le piano seul, le violon ou la musique orchestrale, parfois sur le ton de l’humour, parfois plus sérieusement, mais toujours avec le souci d’atteindre la meilleure qualité musicale possible mais sans se prendre au sérieux. Je réalise tout d’abord mon arrangement en écrivant toutes les partitions. Une étude de Chopin pour piano peut devenir ainsi un quintette de clarinettes ! J’enregistre ensuite chaque partie individuellement sur le principe du re-recording, en commençant soit par la basse soit par la mélodie, ajoutant chaque voix à l’aide d’une oreillette pour pouvoir se synchroniser. Le tout filmé devant un fond vert pour pouvoir ensuite transporter la vidéo dans le décor de mon choix. Un processus extrêmement chronophage mais aussi très ludique !

En tant qu’Ambassadeur et essayeur d’instruments de la marque Buffet Crampon, quel a été votre apport dans la perfection de la facture instrumentale ?

J’ai la chance de travailler dans cette grande maison, leader du marché mondial professionnel, depuis plus de 20 ans. Le bon côté de la famille des clarinettes est qu’elle est très étendue avec plus de 13 types de clarinettes, de la petite clarinette en la bémol jusqu’à la clarinette contrebasse, et chaque type de clarinette peut compter plusieurs modèles, le choix est donc vaste ! Mon rôle est d’apporter mon expérience et mes idées, puis de travailler main dans la main avec les techniciens pour traduire tout cela dans la fabrication, afin de faire évoluer la sonorité, la justesse de l’instrument, son ergonomie ou encore son design. Ainsi, j’ai eu le plaisir de travailler sur plusieurs modèles de clarinette si bémol mais aussi de clarinette basse ou de petite clarinette mi bémol. 

Votre rencontre avec Nikolaus Harnoncourt et Sir Roger Norrington vous a conduit à pratiquer aussi la clarinette ancienne. Quelle place tiennent les instruments d’époque dans votre parcours ?

La pratique des instruments historiques tient une part de plus en plus importante dans mon activité. La recherche d’authenticité et l’interprétation historiquement informée m’ont toujours tenu à cœur ; elles sont les fondements de mon travail dans sa globalité. J’ai d’ailleurs commencé une intégrale de la musique de chambre et concertante de Mozart, pour le label Alpha, dont le premier volume sortira en février 2025, avec les deux Sérénades pour octuor à venir et la Gran Partita, le tout sur instruments historiques, avant un autre album consacré au Concerto et à la Symphonie concertante en 2026

Pourriez-vous nous parler du programme que vous jouerez à Liège ?

Ce programme a été élaboré entièrement par mon ami Jean-Luc Votano dont je reconnais tout de suite la culture et l’éclectisme ! Un programme qui regroupe des pièces phares de notre répertoire mais aussi d’autres plus rares, un programme qui satisfera aussi bien le grand public que les mélomanes les plus pointus.

À Liège, vous donnerez également une Masterclass pour les étudiants des écoles supérieures de musique francophones belges. L’envisagez-vous sous le même angle que votre activité d’enseignement au CNSM de Lyon ou au Royal Conservatoire of Scotland ?

Il s’agit ici d’une Masterclass donc c’est un travail tout à fait différent de mon travail hebdomadaire et sur le long terme avec mes élèves. Cependant, c’est un exercice très stimulant, découvrir de nouvelles personnalités, arriver à ouvrir des portes et de nouveaux horizons aussi bien au niveau musical que technique, le tout dans un temps limité. Le plus important est que l’étudiant ressorte de cette expérience avec des pistes d’amélioration concrètes, de la motivation et un état d’esprit positif !

 

Propos recueillis par Éric Mairlot
 

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