La Neuvième de Mahler, un concert de chef
Ultime partition achevée d’un compositeur marqué par les stigmates de la vie, la Neuvième de Mahler (1909-1910) est une symphonie crépusculaire traversée par l’idée de l’au-delà ; Mahler meurt un an plus tard, en 1911. Très rarement interprétée en concert en raison de sa complexité, elle est proposée par Christian Arming le dimanche 20 janvier à 16 heures, à la Salle Philharmonique de Liège. L’OPRL ne l’a d’ailleurs plus jouée depuis… 1984.
Mahler la compose en quelques semaines à peine, comme il l’écrit à son ami le chef Bruno Walter (qui la créera à titre posthume, en 1912, avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne) : « La partition a été hâtivement écrite, à une vitesse folle… […] elle est absolument illisible pour des yeux étrangers ». L’œuvre est pourtant monumentale par son effectif (96 musiciens) et sa durée (1h20) ; c’est également l’aboutissement du travail de Mahler sur la forme de la symphonie, qu’il pousse aux limites du genre, sous un apparent respect des traditions du XIXe siècle.
Si la mort est évoquée de façon explicite dans l’œuvre, notamment par des annotations trouvées dans les dernières pages du premier manuscrit : « Ô jeunesse, amour, adieu » ou encore « Ô monde, adieu ! », la Neuvième de Mahler est aussi une méditation sur le sens de l’existence terrestre, et elle révèle son immense amour de la vie, ce qu’Alban Berg décrit en ces termes : « Une fois encore, j’ai parcouru la partition de la Neuvième de Mahler : le premier mouvement est ce que Mahler a fait de plus extraordinaire. J’y vois l’expression d’un amour exceptionnel pour cette terre, le désir d’y vivre en paix, d’y jouir pleinement des ressources de la nature – avant d’être surpris par la mort ».
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