Les planètes
Ce vendredi 25 mars, à 20 heures, Pablo González se plonge dans l'épopée galactique imaginée par Holst ; le grand Frank Peter Zimmermann se mesure au Concerto pour violon de Schumann.
En 1913, le compositeur britannique Gustav Holst se passionne pour un livre d’astrologie à travers lequel il en vient à se demander si les planètes de notre système solaire sont bien plus qu’un amas de roches et de gaz et si elles n’ont pas une « personnalité » propre. Il imagine ainsi entre 1914 et 1917 une grande épopée galactique en sept mouvements, Les planètes, considérées moins sous l’angle de la description astrophysique que celle des caractères et des sentiments. Même s’il pense son œuvre à la manière d’un poème symphonique, Holst ne raconte pas d’histoire (« Les sous-titres des différentes planètes suffisent », dit-il), il préfère développer des ambiances spécifiques conformes aux propriétés que l’astrologie confère à chacune des planètes. Ainsi, Mercure, qui évoque le messager des dieux de la mythologie grecque, est représenté dans toute sa vivacité et sa fourberie par un scherzo rythmé tout en légèreté ; Jupiter bombe le torse d’un héroïsme tout en pompe, Neptune, plus introverti, plonge dans des atmosphères plus mystiques et tourmentées.
Il n’y a que sept planètes dans ce cycle créé à Londres, en 1920 : la Terre est absente car considérée comme une simple base d’observation, tout comme Pluton (aujourd’hui reléguée au rang de planète naine) qui n’est découverte par l’astronome américain Clyde Tombaugh qu’en 1930. En 2000, le compositeur britannique Colin Matthews complètera le cycle de Holst par l’ajout de son propre « Pluto, the renewer ».
Si les influences de Rimski-Korsakov, Dukas, Debussy et surtout Stravinsky montrent une connaissance du langage de ses contemporains, Holst n’en fait pas moins œuvre de pionnier en matière d’harmonies étranges et d’instrumentation, imaginant une musique d’une puissance démesurée, notamment dans le premier mouvement, « Mars », dont les fracas guerriers ouvrent la voie aux orchestrations de Star Wars (John Williams) ou Gladiator (Hans Zimmer).
En première partie de concert, l’OPRL convie une star internationale du violon, Frank Peter Zimmermann qui se mesure au Concerto de Schumann. Cette œuvre à l’histoire mouvementée fut composée en une douzaine de jours pour Joseph Joachim (le créateur du Concerto pour violon de Brahms) qui finalement ne la jouera jamais…