À Liège et Bruxelles, une Quatrième de Mahler avec Gergely Madaras et Chen Reiss
Pour ouvrir sa série « Chez Gergely », dans laquelle il partage ses coups de cœur symphoniques, le jeune Directeur musical de l’OPRL (37 ans) a choisi Mahler et sa Quatrième Symphonie, proposée à la Salle Philharmonique de Liège, le dimanche 26 septembre à 16 heures, et au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le lundi 27 septembre à 20 heures.
La Quatrième Symphonie de Gustav Mahler (amorcée en 1892 et créée en 1901), œuvre la plus concise et la plus intime de ses dix Symphonies, est aussi l’une de ses préférées, dans laquelle il change littéralement de cap. C’est un adieu manifeste aux torrents tumultueux du Romantisme, qui rompt avec les avancées titanesques des symphonies précédentes de Mahler. Elle privilégie un monde pastoral, empreint de sérénité et de sagesse, qui évoque aussi clairement l’enfance, avec sa tendresse et ses sourires mais aussi sa part de doute et d’ironie.
Dans ce parcours musical paisible, où l’orchestration tend à la légèreté et à la transparence, la voix humaine, celle de la sublime soprano Chen Reiss, intervient en fin de partie pour évoquer les joies du Paradis, les retrouvailles avec sainte Cécile, la rencontre avec les habitants des régions célestes.
Quelques années après la création de l’œuvre, Mahler comparera cette symphonie à un « tableau primitif sur fond or », à une icône musicale faussement naïve avec ses grelots et ses dorures. Il dira aussi que « lorsque l’homme, émerveillé mais dérouté, demande ce que tout cela signifie, l’enfant répond dans le quatrième mouvement : “Telle est la vie céleste !” ». Havre de paix et d’innocence, cette symphonie fut aussi le cadeau de mariage de Gustav à Alma, qu’il épousa en mars 1902.
À Bruxelles, le 27 septembre, Chen Reiss et l’OPRL ouvrent le concert avec les Quatre dernier Lieder de Richard Strauss (1948). Au soir de sa vie, Richard Strauss compose un dernier bouquet de pièces vocales, chants du cygne apaisés et teintés de mélancolie. Un concert très viennois pour le premier rendez-vous bruxellois de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège.