Rencontre avec Violaine Miller
Le 7e Art au cœur du Happy Hour! que le Quatuor Aïda et ses amis donneront le 30 avril. L'altiste Violaine Miller présente ce projet fascinant !
Comment est né le Quatuor Aïda dont vous êtes l’altiste ?
Nous l’avons créé en 2017. Je travaille depuis quelques années avec Sofia et Maritsa notamment dans le cadre de l’Orchestre de Chambre de Liège. Le feeling a toujours été bon entre nous. Maritsa et Sofia forment depuis quelques années le duo Octocorde et ont eu envie de tenter l’aventure du quatuor à cordes. Elles m’ont demandé ainsi qu’à Johanna, qui est l’actuelle violoncelle solo à l’ORW, de nous joindre à elles. Notre premier projet a été La jeune fille et la mort de Schubert.
Quels sont les répertoires et projets qui font l’originalité de votre quatuor ?
Dès notre création, nous avons su que nous voulions aller au-delà du grand répertoire. Le tango est un genre qui nous attirait. Le projet de musiques de film qui sera donné aux Happy Hour ! a pris forme en décembre 2017, quelques mois après la naissance de notre quatuor. Depuis, nous avons aussi eu la chance d’enregistrer des musiques de la compositrice belge Line Adam qui a écrit 13 titres sur l’univers de la femme, pensés pour notre formation. Le disque sortira prochainement.
Comment avez-vous élaboré le programme de votre concert ?
Toutes les quatre, nous sommes arrivées avec le souhait de faire un programme de musiques de films, chacune a fait part de ses envies, nous avons sélectionné les œuvres qui faisaient l’unanimité pour parvenir à un programme qui explore, en brassant très large, le monde du cinéma. Le répertoire ira ainsi de Charlie Chaplin à Pulp Fiction, en passant, entre autres, par un Medley Disney. Ce programme contrasté que nous sommes en train de travailler prend sa forme finale : l’ordre des morceaux se dessine de manière beaucoup plus évidente en les jouant, nous veillons à avoir des enchaînements cohérents, même si nous ne respectons pas la chronologie des films. Le but est de nous faire plaisir et de le partager avec le public.
Pourquoi avoir eu envie d’élargir l’effectif ?
Jean-Luc Votano qui est comme moi dans le comité de programmation de la série Happy Hour ! était emballé par notre projet et souhaitait s’y associer. Ce qui tombait bien car, si notre idée de départ était de jouer en quatuor, nous avons réalisé qu’un concert à quatre nous limiterait dans le choix du répertoire. L’équipe s’est dès lors agrandie à Jean-Luc mais aussi à Aude Miller et Johan Dupont. C’est tout autant le répertoire que les affinités humaines et musicales qui nous ont donné envie de les inviter.
La plupart des œuvres seront proposées dans des versions arrangées. Qu’apportent ces arrangements au regard des originaux ?
Il est clair que le ressenti de chacun sera différent face à cette nouvelle instrumentation. Mais, de toute évidence, nous serons dans le cadre d’une approche plus intimiste qui permettra au public d’appréhender des mélodies familières autrement.
Les musiques de films sont-elles, selon vous, un élément désormais incontournable dans une saison de concerts classiques ?
Le succès du récent concert consacré à Ennio Morricone que l’OPRL a donné en novembre dernier prouve, si besoin était, que le genre a toute sa place dans nos salles de concerts traditionnelles. De surcroît, quand bien même nous en connaissons les grands thèmes par le biais du 7e Art, ces musiques n’en restent pas moins élaborées, parfois même difficiles, avec cette faculté de nous plonger immédiatement dans des ambiances, des souvenirs et des images fortes.
Êtes-vous cinéphile ? Et si oui, quels genres de films allez-vous voir au cinéma ?
J’aime regarder des films, pas spécialement au cinéma, et je suis plutôt bon public. Je n’ai pas de genres de prédilection, c’est selon l’envie du moment : un film d’art et d’essai, un blockbuster américain, une comédie romantique... Si je devais citer un réalisateur que j’aime plus particulièrement, ce serait Tim Burton dont j’ai quasiment tous les films à la maison.
Votre musique de film préférée dans l’absolu ?
Celles de James Bond. Mais aussi Charlie et la chocolaterie. Et dans le cas du concert qui nous occupe, Por una Cabeza, tango issu du film Scent of a Woman.
Vous êtes membre du comité des Happy Hour ! Qu’est-ce que cette implication vous apporte professionnellement en comparaison de votre métier de musicienne à l’Orchestre ?
Pour moi, c’est un peu découvrir l’envers du décor. J’ai rarement eu l’occasion de me plonger dans la construction d’un projet, avec toutes les démarches que cela implique. À l’OPRL, où je suis musicienne titulaire, les programmes sont déterminés à l’avance et il ne me reste plus qu’à les interpréter. Dans le cadre de ce comité Happy Hour !, je mesure désormais l’ampleur de la tâche, que ce soit dans la planification comme dans la communication que nécessite un concert. Cela révèle tout un background complexe à mettre en place pour mener à bien des projets.
Propos recueillis par Stéphane Dado
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