Spartacus de Khatchaturian à Liège, Namur et Saint-Vith
Immortalisé au cinéma en 1960 par l’acteur Kirk Douglas dans le film éponyme de Stanley Kubrick, Spartacus est plus qu’un personnage historique : c’est un symbole ! Ancien gladiateur et chef militaire thrace, il fut à la tête d’une importante révolte d’esclaves contre l’oppression de la Rome impériale durant le Ier siècle avant J.-C. Son histoire est vite perçue comme une fable contre l’asservissement des peuples et il cristallise à lui seul l’esprit de la rébellion et le vent de la liberté auxquels aspirent les classes populaires les plus modestes. Les communistes allemands se souviendront de lui lorsqu’ils prendront le nom de « spartakistes » en 1918.
En 1954, dans la Russie communiste de Nikita Khrouchtchev, le compositeur arménien Aram Khatchaturian, auréolé depuis peu par la gloire que lui procure sa célèbre Danse du sabre (1942), s’empare à son tour du mythe dont l'OPRL fera entendre de larges extraits, le jeudi 28 avril au Triangel de Saint-Vith, le vendredi 29 à Liège et le samedi 30 au Concert Hall de Namur.
Dans son ballet, il n’évite pas quelques entorses à l’Histoire, faisant de Spartacus un roi thrace déchu mis au bagne et secondé par la reine Phrygia. Leurs amours sont au cœur de la page la plus célèbre de la partition, un « Adagio » fiévreux digne des plus grands péplums hollywoodiens. Spartacus est surtout une musique puissante et descriptive qui répond aux normes du réalisme socialiste soviétique par ses dimensions monumentales, son lyrisme exacerbé, ses thèmes d’inspiration arménienne. Tant dans les moments de fêtes que les scènes de combat, l’orchestration foisonnante se réclame aussi bien des ballets de Tchaïkovski que du Stravinsky de L’Oiseau de feu ou de la Shéhérazade de Rimski-Korsakov. Khatchaturian a tiré quatre Suites de son ballet ; il y condense le meilleur de son art narratif. Les trois premières ont inspiré la version que le chef allemand Adrian Prabava dirige avec l’OPRL.
C’est un même génie narratif qui anime le poème symphonique Phaéton (1873) de Saint-Saëns, fresque grandiose qui décrit les péripéties d’un jeune dieu incapable de conduire au ciel le char du Soleil. Écrit pour Pablo de Sarasate, le Concerto pour violon n° 3 du même Saint-Saëns évite les artifices de la technicité, pour une musique noble et passionnée, que défend avec ardeur le violoniste belge d’origine russe Marc Bouchkov.
Réserver à Saint-Vith (28/04)
Réserver à Liège (29/04)
Réserver à Namur (30/04)