Avec l’Orchestre philharmonique royal de Liège sur les marches du paradis
"Lundi, entre facéties, menace et nostalgie, tous les musiciens étaient sur le pont, les vents en particulier, triomphant dans des solos versatiles et périlleux, ainsi que le premier violon, alternant deux instruments, l’un accordé un ton plus haut, burlesque oblige. Après un adagio intense et recueilli – ah, les pizz des contrebasses ! – menant à un formidable climax, le dernier mouvement offrit son coup de théâtre avec l’arrivée sensationnelle (côté jardin cette fois) de la soprano, progressant solennellement à travers les premiers violons… Das himmlische Leben : ce fut alors comme si le ciel (resté bouché dans Strauss) s’ouvrait sur la lumière. Chen Reiss, plus détendue qu’en ouverture, laissait enfin se rejoindre son inspiration et ses immenses moyens, tandis que l’orchestre et le chef, totalement en phase, évoluaient en apesanteur. L’auditoire les remercia d’une longue ovation."
Martine Dumont-Mergeay, La Libre, 30 septembre 2021.