Gwenaël Mario Grisi dit tout sur « On The Reel »
Le jeune compositeur dévoile les dessous de la nouvelle création écrite dans le cadre de sa résidence à l'OPRL. Un concerto imaginé pour l'altiste Adrien La Marca et inspiré par l'univers cinématographique. Création le samedi 27 avril, sous la conduite de Christian Arming.
Votre concerto « On The Reel » évoque la bobine (Reel) cinématographique. L’univers du 7e Art est la principale source d’inspiration de cette nouvelle œuvre ?
On The Reel (« sur la bobine ») est un concerto pour alto et orchestre qui s’inspire très largement de l’univers cinématographique. Pour cette pièce, je me suis documenté sur la façon dont les scénarios sont rédigés, et notamment sur des études réalisées par Linda Aronson, scénariste australienne. À la suite d’analyses et de recherches, il s’avère que certaines structures de film sont récurrentes. En effet, les grandes lignes directrices ainsi que les thèmes principaux sont souvent similaires, si bien que l’on peut généralement déduire ou prévoir ce qu’il va se passer ensuite. C’est sur ces structures que s’est fondée la musique que j’ai écrite.
À quel contenu narratif aboutissent ces structures ?
L’histoire raconte celle d’un héros (l’altiste, précisément), qui se retrouve menacé par un élément… Ce danger se fera sentir de plus en plus jusqu’à l’affrontement. S’en suivra un échec du héros, des moments de tourment, de doute de soi, jusqu’à la décision de prendre son destin en main pour faire face à nouveau à son ennemi… avec une issue victorieuse pour le héros, faisant place au retour de la musique du début, signe clair d’un flashback, se terminant sur une touche plus héroïque.
Pour quel effectif instrumental avez-vous composé l’œuvre ?
J’ai volontairement choisi d’écrire pour un orchestre d’environ 60 musiciens, les vents sont par deux, et il n’y a que sept cuivres. L’alto, bien qu’assez sonore, possède ses limites techniques. Il n’était pas utile d’être particulièrement gourmand en termes d’effectif, d’autant plus que cela permet à la pièce d’être facilement rejouée dans d’autres salles.
Comment le soliste, Adrien La Marca, trouve-t-il sa place dans l’ensemble ?
J’ai voulu donner à Adrien La Marca des moments de tendresse, d’émotion, et des moments de tension et de conflit, le tout avec une touche virtuose. C’est pourquoi l’idée d’avoir un héros qui se cherche et qui doit faire face à son destin colle parfaitement à mon souhait. Les thèmes musicaux s’adaptent au gré de l’histoire, se transformant contextuellement, tels des caméléons, permettant à ceux-ci d’effectuer leur voyage eux aussi. Le concerto est donc essentiellement un « film musical » de 19 minutes, sans entracte.
Propos recueillis par Éric Mairlot
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