Rencontre avec Patrick Heselmans

Patrick Heselmans OPRL alto

L'altiste second soliste de l'OPRL dit tout tout sur le Happy Hour ! « Vitamine B3 » du mardi 5 décembre, à 19h, conçu avec la complicité du gambiste liégeois Philippe Pierlot.  

 

Comment ce projet « Vitamine B3 » s’est-il élaboré ?

Avec Ralph Szigeti, chef de pupitre des altos et 1er soliste, nous avons voulu réunir des œuvres requérant 2 altos. Notre choix s’est vite porté sur des extraits du Quintette n° 2 de Brahms (pour 2 violons, 2 altos et violoncelle) et sur le Concerto brandebourgeois n° 6 de J.-S. Bach (pour 2 altos, 2 violes de gambe, violoncelle, contrebasse et clavecin). Restait à trouver deux gambistes qui, forcément, ne pouvaient pas venir de l’OPRL ! Au détour d’une conversation, Stéphane Dado nous a suggéré de faire appel à Philippe Pierlot. Philippe jouant dans le monde entier, j’avoue que nous n’avions pas osé le solliciter pour ce « Happy Hour ! » ; mais quand on lui parlé du projet, il s’est tout de suite montré intéressé, d’autant plus qu’il jouait le dimanche suivant, à la Salle Philharmonique, avec le Ricercar Consort. La présence de Philippe en « guest star » nous a conduits à lui proposer de jouer d’autres pièces, d’où l’idée d’une œuvre pour viole seule (l’Entrée surprise) et d’une transcription pour violon, 2 altos et viole, qu’il a lui-même réalisée au départ d’un choral de Bach. Par ailleurs, l’idée est venue de présenter le programme comme un « Menu gastronomique », précédé et entrecoupé de quelques Duos pour violons de Bartók, dans leur version pour 2 altos.

 

Pour ce programme, vous avez souhaité utiliser différents types d’archets…

Selon le type de répertoire, nous utiliserons des archets baroques, classiques ou modernes. Pour la musique de Bach, l’archet baroque (convexe et plus léger à la pointe) permet une plus grande réactivité et davantage de finesse dans les articulations (liaisons des notes entre elles). La mèche (en crin de cheval) est plus fine et le poids va croissant vers le talon. Personnellement, je jouerai sur l’archet baroque d’Izumi Okubo et Ralph jouera sur l’archet classique (déjà concave) de Daniel Weissmann. En réalité, Ralph dispose d’un alto assez « robuste » que l’archet baroque ne suffit pas à faire sonner ; c’est pour cela qu’il a besoin d’un archet classique, sorte d’intermédiaire entre l’archet baroque et l’archet moderne. Pour ma part, l’archet baroque suffit amplement à faire sonner mon instrument. Corinne passera d’un violon et d’un archet baroques (Bach) à un violon et un archet modernes (Brahms). Au violoncelle, Jean-Pierre jouera Bach avec un archet classique que lui prête Jean-Pol Zanutel. Pour la basse, nous avions d’abord pensé faire appel à un violone (sorte de grande viole) mais, finalement, Jens Similox-Tohon jouera d’une contrebasse munie de cordes en boyaux, qui s’intègre bien dans l’ensemble.

 

Qu’en est-il du diapason ?

Les instruments modernes ne peuvent pas s’accorder à 415 Hz (un demi-ton plus bas que le diapason moderne) ; en revanche, les violes de gambe peuvent sans difficulté s’accorder à 440 Hz (un demi-ton plus haut que leur diapason habituel). Il en va de même pour le clavecin, qui peut s’accorder indifféremment à l’un ou l’autre diapason. Nous jouerons donc tous au diapason moderne.

Propos recueillis par Éric Mairlot

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