Classic Academy 2018 : L'interview d'Anaïs Cassiers
Née en 1999, Anaïs Cassiers commence le piano à six ans, à l’Institut Dalcroze de Bruxelles. Après 2011, elle poursuit sa formation sous l’égide de Roberte Mamou. « Jeune talent » du Conservatoire Royal de Bruxelles, elle y reçoit l’enseignement d’Éliane Reyes depuis 2014, et de Gabriel Teclu depuis 2015. 1er Prix du Concours Breughel (2015), elle a suivi des masterclasses avec Abdel Rahman El Bacha, Jean-Claude Vanden Eynden, Christopher Elton, Pascal Devoyon, Lilya Zilberstein.
1. Comment est née votre passion pour la musique ?
Au départ, comme enfant j’étais plus attirée par la peinture que par la musique. Ce sont mes parents qui, après m’avoir vu danser sur un disque de Mozart, m’ont inscrite, à l’âge de six ans, à l’Institut Dalcroze de Bruxelles qui met l’accent sur le mouvement, le rythme et la musique, une combinaison que j’aimais beaucoup. Par la suite, j’ai suivi mon père diplomate en Syrie et au Maroc, où j’ai bénéficié de cours de piano privés de pédagogues passionnés, une Argentine puis un Russe. À notre retour en Belgique, j’ai poursuivi ma formation pendant trois ans avec Roberte Mamou, jusqu’à l’âge de 13-14 ans, tout en découvrant toujours davantage la richesse d’expression que permet la musique.
2. Avez-vous d’autres passions ou centres d’intérêt ?
Oui, j’aime énormément la littérature (française et anglaise) et le dessin. J’ai fait aussi beaucoup de danse classique dans mon enfance. J’ai toujours aimé les langues. Je parle français, anglais et chinois. Chacune traduit des sensibilités différentes. Durant mes études secondaires, que j’ai eu la chance de mener en anglais à l’École Européenne, j’avais d’ailleurs choisi l’option « littérature et arts » et j’ai longtemps hésité entre des études supérieures consacrées à la musique ou celles dédiées aux langues et à la littérature. Je me sens plus particulièrement attirée par la période romantique, avec des auteurs comme Victor Hugo, à la fois pour son imagination, sa prose et sa poésie. J’aime aussi dessiner et peindre lorsque le temps me le permet.
3. Cela a-t-il été facile de concilier un parcours musical de si haut niveau avec votre scolarité ?
C’était plutôt difficile car il fallait sans cesse trouver du temps à la fois pour ma formation générale et pour la musique, se donner à fond pour chacune des deux. Ceci dit, j’ai perçu ces formations comme complémentaires et le piano était pour moi une sorte d’« échappatoire » qui me permettait souvent de me déconnecter de la routine scolaire.
4. Que représente pour vous l’opportunité de jouer avec orchestre ?
Je trouve cela fantastique ; c’est une chance inouïe de jouer avec un tel orchestre, dans une salle pareille ! Je ne pensais pas que cela serait possible. Je n’ai joué qu’une fois avec orchestre. C’était en mars dernier, dans le Concerto n° 14 de Mozart, avec l’Orchestre Piacevole dirigé par Luc Dewez, pour le festival « Balade musicale à Rixensart ».
5. Pourquoi avoir choisi le Concerto n° 1 de Chopin ?
Depuis que je suis toute petite, Chopin est mon compositeur fétiche, celui que j’aime particulièrement pour sa sincérité et sa sensibilité. Après avoir hésité longtemps sur le choix du mouvement, j’ai opté pour le finale, qui respire la joie de vivre tout en passant par toutes les émotions possibles.
6. Quels sont vos projets ?
Cet été, je participe à une masterclass avec Dmitri Bachkirov à Tallinn, en Estonie. L’année prochaine, je partirai en Suède pour travailler avec la pianiste russo-finlandaise Julia Mustonen-Dahlkvist à l’Université de Karlstad.
Propos recueillis par Éric Mairlot