Rencontre avec Pauline van der Rest
Le 20 juin, un an après ses Prix à la Classic Academy, Pauline van der Rest interprète avec l'OPRL des extraits du Concerto pour violon n°1 de Bruch à la Fête de la Musique (complet). Elle dit tout sur son parcours depuis un an.
En juin 2018, vous remportiez le Prix de l’Orchestre et le Prix du public de la Classic Academy organisée par l’OPRL. Que s’est-il passé pour vous au cours de l’année écoulée ?
Ce qui est sûr, c’est que cet événement m’a ouvert des portes. En premier lieu, j’ai été contactée par un agent, qui se trouvait dans la salle en 2018. Depuis qu’il me représente, je donne davantage de concerts. Avant la Classic Academy, mes engagements étaient souvent irréguliers. Depuis lors, je joue en concert en moyenne trois à quatre fois par mois. J’ai aussi remporté le Concours Honda, destiné en principe aux jeunes diplômés (ou en passe de l’être) des Conservatoires de Belgique (Flandre comprise). Les éliminatoires ont eu lieu en novembre et la finale en février. Nous étions trois finalistes : une harpiste de Gand, une pianiste du Conservatoire de Bruxelles et moi-même.
Avez-vous eu l’occasion de jouer avec d’autres orchestres ?
Oui, j’ai été invitée pour deux séries de concerts avec l’Orchestre La Concorde de Namur : une avec le premier mouvement du Concerto n° 1 de Paganini, l’autre avec La Liste de Schindler, pour des concerts à Namur et à Dinant. J’ai également joué le Concerto n° 1 de Paganini avec la Musique Royale des Guides et je suis réinvitée à jouer avec eux, le 3 décembre prochain, dans la grande salle Henry Le Bœuf du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. En janvier 2019, j’ai été élue « Namuroise de l’année 2018 », dans la catégorie « Jeunes talents », ce qui me vaut d’être invitée à jouer bientôt le Concerto n° 1 de Bruch et le Double Concerto de Bach, avec l’Orchestre de la Fondation Arthur Grumiaux, sous la direction de Luc Dewez.
Vous êtes-vous présentée à d’autres concours ?
En juin 2018, j’ai remporté le Premier Prix et le Prix Bärenreiter du Concours d’Odessa, en Ukraine, ce qui m’a permis de jouer en récital en septembre, à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine. En juillet, j’ai remporté le Premier Prix du Concours Alion Baltic, à Tallinn, en Estonie, ce qui me permettra d'accéder directement en demi-finale du Concours Gershwin de New York. À l’été 2018, j’ai également remporté le Quatrième Prix et le Prix de la Meilleure interprétation d’une œuvre virtuose du Concours « Il Piccolo Violino Magico » de San Vito al Tagliamento (près de Venise), présidé par Pavel Vernikov.
En 2018, vous aviez choisi de jouer la Carmen Fantasie de Waxman, pièce démonstrative et virtuose. Pour cette Fête de la musique, pourquoi avoir choisi le Concerto n° 1 de Bruch ? Est-ce la première fois que vous le jouez avec orchestre ?
Je l’ai choisi parce que c’est un des deux concertos imposés au Concours Louis Spohr pour jeunes violonistes, auquel j’espère participer en octobre-novembre prochain, à Weimar. Je l’ai déchiffré il y a quatre mois et c’est pour moi l’occasion de le jouer pour la première fois avec orchestre. J’ai la chance d’avoir une bonne mémoire auditive, et quand j’écoute une nouvelle œuvre avec la partition, généralement je la connais vite par cœur. Évidemment, alors commence tout le travail technique et celui menant à l’interprétation…
Avez-vous d’autres projets de concours, masterclasses, concerts… ?
En novembre, j'aimerais participer au Concours Vieuxtemps, à Verviers, dans la catégorie intermédiaire (Prix Deru), et en mars 2020, au Concours Grumiaux, organisé au Conservatoire Royal de Bruxelles. En avril 2019, j’ai eu la très grande chance de suivre une masterclass à Athènes avec Leonidas Kavakos, qui est pour moi un des meilleurs violonistes actuels. Avec lui, j’ai travaillé le Concerto n° 1 de Paganini, avec lequel il avait gagné le concours du même nom, en 1988. Ce qui me frappe chez lui, c’est qu’il a un très grand respect de la partition, mais en même temps, des idées musicales incroyables, hyper-originales ! L’été prochain, je travaillerai avec George Tudorache, concertmeister de l’OPRL, et avec Hrachya Avanesyan à Dinant. Après quoi, je rejoindrai mon professeur actuel, Igor Tkatchouk, pour une masterclass en Grèce.
En 2018, vous disiez rêver, depuis votre enfance, de participer un jour au Concours Reine Elisabeth. Avez-vous suivi de près la session 2019, consacrée au violon ? Pensez-vous déjà à la prochaine session de 2023 ?
Oui, bien sûr, j’ai suivi le Concours. J’ai assisté sur place à deux séances d’éliminatoires et à une séance des demi-finales. En outre, je regardais tous les soirs une partie de la diffusion télévisée, en général la fin de prestation du premier lauréat et le début du deuxième. J'aurais bien envie de me présenter au concours, mais probablement pas en 2023.
Propos recueillis par Éric Mairlot