Sortie du 1er volet de l'Intégrale des Symphonies de Saint-Saëns par l'OPRL
Ce nouveau cycle symphonique publié par l’OPRL chez BIS est consacré à Camille Saint-Saëns, dont on commémore le centenaire de la mort en 2021. Ce disque est le premier d’un diptyque réunissant l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et le chef d’orchestre Jean-Jacques Kantorow, à la réputation bien établie dans ce type de répertoire ; l’organiste Thierry Escaich sera également de la partie dans la Troisième Symphonie « avec orgue », à paraitre en septembre prochain aux côtés de la Symphonie « Urbs Roma ».
L’intérêt du diptyque est qu’il propose, à côté des trois symphonies « à numéro », deux œuvres de jeunesse : la Symphonie en la majeur (ca. 1850) et la Symphonie en fa majeur « Urbs Roma » (1856), une synthèse très réussie entre les écoles française et allemande. Elles permettent d’entendre que le jeune Saint-Saëns est marqué, comme le reste de sa génération, par la prédominance de la culture germanique, en vogue à Paris à partir des années 1830. Composées toutes deux dans la plus pure tradition classique viennoise sur le plan de la forme (avec la traditionnelle architecture en quatre mouvements à la manière de Mozart, Haydn et Beethoven) et dans un langage romantique qui doit beaucoup à Mendelssohn et à Schumann, ces œuvres bénéficient d’une clarté, d’une transparence et d’une concision toutes françaises. Rarement enregistrées, elles permettent à l’OPRL d’ajouter sa pierre aux rares intégrales des Symphonies de Saint-Saëns.
Prodigieusement doué, Camille Saint-Saëns entre au Conservatoire de Paris en 1848, à l’âge de 13 ans. C’est là qu’il découvre les symphonies des grands compositeurs allemands et autrichiens et commence bientôt à s’essayer au genre. Outre la Symphonie en la majeur écrite pendant ses études, Saint-Saëns fait une nouvelle tentative dans le genre en proposant sa Symphonie n° 1 en mi bémol majeur (op. 2) à l’une des sociétés de concerts de la capitale. Elle fut saluée par Berlioz et Gounod.
À la fin des années 1850, malgré sa jeunesse, Saint-Saëns était déjà bien établi : en plus de son activité de pianiste virtuose, il avait été nommé organiste de La Madeleine à Paris. Il composa rapidement sa Symphonie n° 2 en la mineur (de juillet à septembre 1859). Concise et constamment inventive (avec notamment un premier mouvement comportant une fugue à trois voix), l’œuvre s’éloigne des modèles viennois que Saint-Saëns admirait tant, avec un finale rappelant la tarentelle de la Symphonie italienne de Mendelssohn.