Brahms 3

Brahms 3

Gergely Madaras termine son cycle de symphonies de Brahms avec la Troisième Symphonie (1883), œuvre qui condense une variété extraordinaire d’émotions. Son superbe troisième mouvement, dont la langueur douloureuse a inspiré Frank Sinatra, Serge Gainsbourg ou Carlos Santana, en constitue la signature. 


Une œuvre lumineuse
La musique de Brahms est réputée pour sa puissance émotionnelle, elle transporte par une palette de sentiments qui vont de la mélancolie à l'exaltation ou la noirceur. Sa musique est très germanique par la profondeur de ses thèmes, ni espiègle et pétillante comme peut l'être la musique italienne, mais d'une grande intensité, avec des atmosphères qui évoquent parfois la nature. Sa musique s'inscrit aussi dans la tradition des grandes formes classiques dans lesquelles il injecte une émotion brute, presque sauvage. Créée le 2 décembre 1883 au Musikverein de Vienne, elle connaît rapidement un succès immense à travers toute l’Europe, et jusqu’aux États-Unis. Cette Troisième Symphonie est moins sombre que d’autres symphonies de Brahms comme la Première ou la Quatrième. Elle présente un ton plus lumineux, bien que toujours intense. Elle possède un charme particulier grâce à des passages mélodiques doux et moins torturés, tout en restant empreinte de la grandeur émotionnelle de Brahms.

Iconique 
Le thème nostalgique du troisième mouvement a fait l’objet de nombreuses reprises, devenant quasi iconique dans la culture pop : en jazz vocal par Frank Sinatra pour Take My Love (1950) mais aussi Diahann Carroll dans le film Aimez-vous Brahms ? (1961) d’Anatole Litvak (avec Ingrid Bergman et Yves Montand), en jazz par la harpiste Dorothy Ashby pour Lonely Melody (1962), par Serge Gainsbourg dans la chanson Baby Alone in Babylone (1983, avec Jane Birkin), par Carlos Santana dans la chanson Love of My Life sur l’album Supernatural (2000) et dans la bande originale du jeu vidéo Civilization IV (2005).

Mélancolie mahlérienne
Également au programme, les Lieder eines fahrenden Gesellen de Gustav Mahler comptent parmi ses partitions les plus mélancoliques. L’orchestration scintillante du cycle traduit l’émerveillement face à la nature d’un voyageur affligé par la mort de son grand amour. Le formidable baryton britannique Simon Keenlyside, qui fera ses débuts à Liège, nous fera l'honneur de sa présence pour présenter le cycle.

Mernier en prélude
En prélude au concert, l'OPRL est très heureux de créer les Deux mouvements symphoniques de Benoît Mernier, merveilleux organiste mais aussi l’un des compositeurs belges les plus reconnus aujourd’hui. Très colorée, sa musique reste, comme celle de Brahms, ancrée dans une certaine tradition, avec des aspects nostalgiques et poétiques. Sa nouvelle œuvre rend hommage à la fois à la poésie de Charles Baudelaire et au compositeur Philippe Boesmans, récemment décédé et qui fut un proche de Mernier. Le mouvement qui lui est dédié se veut un hommage drôle, léger, sautillant, c’est une sorte de « deuil joyeux » conforme au portrait de cet ami trop tôt disparu.

Bozar
Ce concert (sans les Lieder de Mahler) est aussi à l'affiche de Bozar, ce samedi 18 janvier, à 20 heures, dans le cadre du Brahms Festival (16-19 janvier) coorganisé avec le Belgian National Orchestra. 

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