CLASSIC ACADEMY : ÉLISABETH LATORA (Arts2 Mons, 22 ans)
Étudiante depuis 2012, au Conservatoire Royal de Mons (Arts²), dans la classe de Thierry Migliorini, Élisabeth Latora est actuellement en Master 2. Elle s’est produite en Belgique, en France et en Suisse pour Foliamusica, Les Talents Associés et le Festival de Verbier.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’étudier la musique ?
J’ai grandi dans un environnement familial baigné par la musique. Ma maman est pianiste, mon papa compose ses propres chansons en s’accompagnant à la guitare. J’ai commencé le solfège à l’âge de 6 ans à l’Académie de Ransart, ainsi que le violon, la danse et le chant. Quelques années plus tard, je me suis intéressée au piano. Comme j’ai toujours aimé les belles tenues et les spectacles, cela m’a donné envie de faire du chant pour découvrir le monde de l’opéra.
Toutes ces disciplines ont-elles influencé votre formation de chanteuse ?
L’apprentissage du piano m’aide à mieux déchiffrer les partitions, à mieux entendre l’harmonie, à mener correctement une phrase vocale. Ne pas dépendre d’un pianiste me permet aussi d’être autonome et de gagner un temps de travail certain. J’ai pratiqué la danse durant mon enfance et elle m’aide encore à prendre conscience de mon corps pour bien me tenir, bouger convenablement sur scène et avoir les gestes appropriés. Le violon a moins d’impact sur mon apprentissage actuel, c’est un instrument que j’ai arrêté assez vite en fait...
Quel concert vous a le plus marquée ?
C’est probablement une représentation des Noces de Figaro de Mozart au Palais des Beaux-Arts de Charleroi par l’Opéra Royal de Wallonie. J’y ai découvert la soprano Anne-Catherine Gillet dans le rôle de Suzanne. Elle y était naturelle, belle, avec une formidable énergie dans la voix. Comme elle est Belge, j’ai trouvé cela encourageant. Cela m’a donné envie de suivre son exemple.
Avez-vous des idoles dans le monde du chant ?
J’admire par-dessus tout Anna Netrebko que je n’ai pas encore entendue en vrai mais je reste bouleversée par son interprétation de La Traviata avec Rolando Villazón au Festival de Salzbourg. Cela frôle la perfection ! Pour moi, c’est l’artiste absolue : elle sait danser, elle sait jouer la comédie et sa voix est superbe. J’aime aussi Elīna Garanča, une interprète qui fait preuve de beaucoup d’élégance et que j’ai entendue en concert. Elle est un peu le contraire de Netrebko car elle est plus posée, moins instinctive. On sent de la rigueur chez elle et une volonté de travailler ses partitions dans le moindre détail. C’est une caractéristique que je partage avec elle.
Quel répertoire vous convient le mieux ?
J’aime tout particulièrement chanter Mozart. J’ai l’impression que sa musique a été écrite pour ma voix car j’y suis très à l’aise sans avoir à déployer le moindre artifice. J’aime aussi la diversité des climats dans ses opéras.
Quelques compositeurs fétiches ?
En dehors de Mozart, j’aime aussi Poulenc, en particulier ses mélodies, son Concerto pour piano et son Stabat Mater. Sa musique est reconnaissable aux premiers accords. L’humanité du personnage me touche. J’adore aussi la musique instrumentale de Rachmaninov (notamment son 2e Concerto pour piano) et la puissance qu’il fait passer dans ses émotions. C’est un écorché vif.
En dehors du classique, qu’écoutez-vous ?
J’adore le groupe Muse, dont certaines œuvres sont inspirées par la musique classique, mais aussi Véronique Sanson. C’est une artiste à part entière. Ses chansons, c’est sa vie, elle n’a pas besoin de s’inventer un personnage. Quand on connaît son histoire, on la trouve fascinante. J’aime aussi Michel Berger qui est un peu son double au masculin. Sinon j’écoute pas mal de pop à la radio. J’apprécie Ariana Grande pour la beauté de sa voix et Lady Gaga pour sa folie créatrice.
Comment occupez-vous votre temps libre ?
Principalement en écoutant beaucoup de musique. Je passe aussi du temps avec ma famille et mon petit chihuahua, Figaro. Sinon, je fais de l’exercice et m’entraîne à la salle de sport.
Un livre fétiche ?
Le cycle des Harry Potter. J’ai grandi et vécu avec ce personnage. Je lisais les livres et voyais les films ensuite. L’univers de la magie me fait totalement rêver.
Une bande-dessinée ?
Les albums de Tintin. On les a tous à la maison. J’ai découvert cet univers lorsque ma sœur ainée a joué dans la comédie musicale inspirée par le personnage d’Hergé. Pendant deux mois, nous vivions les aventures de Tintin à la maison. Son univers est fascinant avec beaucoup d’humour (à travers notamment le capitaine Haddock ou les deux Dupondt). Et puis il y a l’incontournable Bianca Castafiore. J’espère ne jamais lui ressembler !
Quel type de cinéma appréciez-vous ?
Je regarde beaucoup de choses excepté les films d’horreur. J’aime les comédies, les films d’action ou les films plus dramatiques, comme par exemple Black Swan qui évoque l’univers de la danse et de la musique classique.
Des séries auxquelles vous êtes accro ?
Desperate Housewive, mais aussi The Walking Dead et Revenge.
Vos cuisines de prédilection ?
La cuisine italienne car je viens d’une famille italienne… Sinon, en bonne Belge, je dis rarement non à un bon paquet de frites... La cuisine japonaise me plaît énormément car elle est très raffinée.
Quels pays vous attirent ?
Depuis toute petite, je suis fascinée par les États-Unis, un pays que je voudrais découvrir, d’autant plus qu’un de mes oncles vient de Phoenix. Sinon, j’adore la Sicile et l’Italie en général.
Vos lieux préférés en Belgique ?
J’aime la côte belge. Et aussi Namur pour ses rues piétonnières et ses promenades au bord de l’eau.
Une cause que vous aimeriez soutenir ?
L’accompagnement des personnes handicapées.
Qu’est-ce que cela représenter pour vous de chanter dans le cadre de la Classic Academy ?
C’est mon premier concours et c’est aussi la première fois que vais chanter avec un grand orchestre, dans une belle salle. Pour moi, cette Classic Academy est d’abord un concert, je n’ai pas à l’esprit l’idée de concours. L’expérience n’en reste pas moins stressante car je ne peux m’empêcher de me demander si je serai à la hauteur devant tant de musiciens professionnels. Je n’ai pas envie de les décevoir.
Comment s’est effectué le choix du programme ?
J’ai moi-même sélectionné en grande partie le programme, avec l’accord de Michel Stockhem, le directeur d’Arts2 Mons. Il m’a recommandé de chanter en français. À partir de là, j’ai choisi les morceaux dans lesquels je me sens le plus à l’aise, en particulier quelques airs joyeux où je peux m’amuser et jouer la comédie.
Propos recueillis par Stéphane Dado