Les interviews de la Classic Academy : Chanel Perdichizzi
Comment a commencé votre parcours musical ?
Mes parents sont violonistes : ma mère enseigne à l’école de musique Union Grand-Duc Adolphe au Luxembourg et mon père est membre de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg. Mais c’est pendant un séjour à Paris que j’ai eu un coup de foudre pour la harpe, en entendant un harpiste à Montmartre, dans la rue. J’ai demandé une harpe pour la Saint-Nicolas. J’avais 6 ans. C’est à ce moment-là que j’ai commencé la musique : la harpe en cours privés avec Catherine Beynon (harpe solo à l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg), et ma mère pour le reste de mon éducation musicale.
Lorsque j’avais 8 ans, nous avons déménagé de Luxembourg à Bruxelles. J’ai suivi les cours de harpe de Cécile Marichal à Bruxelles, et depuis 2011, j’étudie avec Sophie Hallynck : d’abord en cours privés, puis au sein de l’IMEP, où je suis entrée à 14 ans, en juin 2015. J’ai aussi étudié le solfège à l’Académie d’Ixelles.
Qu’avez-vous retenu de votre passage à l’émission télévisée Prodiges ?
C’est différent de ce qu’on peut s’imaginer lorsqu’on n’a jamais fait de concours télévisé, car les producteurs sont assez éloignés de la réalité des contraintes liées au monde classique et réfléchissent pour les besoins du show. Ce n’est pas vraiment pensé pour permettre la meilleure interprétation ; par exemple, j’étais placée très loin devant l’orchestre, sans aucun contact possible avec le chef et les musiciens. On ne reçoit les morceaux que deux mois avant l’enregistrement, et ce sont des transcriptions plus ou moins bien réalisées. L’enregistrement est tourné en une seule prise et cela engendre beaucoup de stress quand on sait qu’ensuite, tout est disponible sur YouTube…
Bien entendu, l’effet « Vu à la télé » suscite beaucoup de retours positifs ; j’ai reçu de nombreux mails et même l’appui d’un mécène… Mais tout ceci est davantage lié au milieu « non averti ». Je ne peux pas dire non plus que cela ait eu un impact particulier sur ma gestion du stress ou ma confiance en moi.
Quelles musiques aimez-vous écouter ?
Exclusivement de la musique classique. Beaucoup de disques de harpe, ce qui m’aide pour travailler l’interprétation. Mais aussi les concertos pour piano de Rachmaninov, Chostakovitch, des quatuors à cordes, Le Tombeau de Couperin de Ravel, des concertos pour violon… J’aime aussi aller régulièrement au concert, à Bruxelles ou au Luxembourg, pour écouter de grands solistes.
Que représente la Classic Academy pour vous ?
C’est l’aboutissement de beaucoup de travail, mais aussi un immense bonheur d’avoir la possibilité de jouer pour la première fois en concert avec un orchestre. Je m’en réjouis énormément.
Propos recueillis par Séverine Meers
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